Toute entreprise aujourd’hui, même la plus moderne, est en retard, qu’il s’agisse des matériels qu’elle met à disposition de son personnel (périmés par rapport aux derniers modèles disponibles pour le grand public), des systèmes internes de réseaux sociaux ou d’annuaires (très inférieurs à Facebook ou Linkedin), des moteurs de recherche de documents (moins efficaces qu’un Google), de connexion internet, de bande passante (souvent incapable de supporter la vidéo), d’usage des outils de communication (pourtant utilisés dans la vie quotidienne), etc.
(...) Certes, il faut rassurer les employés et les candidats et leur montrer qu’on intègre la dimension numérique dans l’entreprise mais attention à ne pas paraître ridicule. Les employés comme les candidats et les clients ont besoin de sens plutôt que de high tech à tout prix. Un client préfèrera un contact téléphonique avec une personne réelle qu’une interface informatique virtuelle à travers une page Facebook ou autre site pseudo interactif. Dans un monde digitalisé, chacun s’adapte vite aux outils sur le plan personnel, ce n’est pas un problème. En revanche, tout le monde a besoin de plus d’humanité et de sens et cela peut devenir un avantage compétitif pour une organisation que de savoir l’offrir.
L’important est donc plutôt de regarder ce qui peut empêcher une entreprise de courir plus vite sur les sujets qui comptent pour elle (et pas sur tous les fronts). Et la course, vue comme une course d’obstacles, devient plus facile si l’on élimine ou contourne les principaux obstacles.
Le raisonnement peut alors s’inverser. Il ne s’agit plus d’ajouter une interface « moderne » mais de retirer ce qui empêche d’avancer. Et de raisonner différemment, en se demandant par exemple : pourquoi garder un annuaire interne lourd complexe et incomplet par nature quand chacun utilise Linkedin pour chercher ses collègues ? Pourquoi créer une interface Internet client très sophistiquée quand l’employé, au téléphone avec son client qui rencontre un problème sur le site, ne peut accéder à la même page que lui car son propre accès au web est limité ? Pourquoi garder des systèmes d’évaluation individuels évolués quand chacun sait que son travail, et ses résultats, sont d’abord collectifs et collaboratifs ?