Extrait de l'épisode 39 (Février 2014)
Contribuer, c'est bien. Mais qu'est-ce qu'on mange ?
Source : « De nouvelles entreprises pour mieux répartir la valeur des communs » de Michel Bauwens sur WithoutModel.com du 10 décembre 2014
Peu de contributeurs volontaires
vivent de leurs seules contributions. Dans le cas du logiciel libre, Linux et
Ubuntu sont de bons exemples qui posent bien les questions de l’économie de la
contribution. Les trois quarts des individus qui travaillent sur le noyau de
Linux sont salariés par ailleurs. Les individus doivent aller dans l’économie
marchande pour pouvoir subvenir à leurs besoins.
On a besoin de structures
intermédiaires entre les fondations et les entreprises marchandes pour résoudre
cette question. Les entreprises fondent une partie de leur économie sur la
rareté, ce qui est contradictoire avec la logique des biens communs. Certaines
initiatives tentent de dépasser cette opposition. Quand on conçoit un produit
pour le marché, on est dans la logique de rareté, donc dans celle de
l’obsolescence programmée. En revanche, si c’est une communauté qui conçoit le
produit, on va vers la durabilité naturellement.
Comme on ne monétise pas le commun, qu’il s’agisse d’un logiciel ou
d’une conception de produit, ce sont les services périphériques qu’on monétise.
Cette voie servicielle pose un problème qui est celui du financement de
l’investissement. On arrive à un paradoxe : les systèmes pair à pair témoignent
d’une productivité bien plus importante que les systèmes marchands ou hiérarchiques
et ce gain de productivité est capturé par un petit nombre d’acteurs qui se
sont arrogés une position centrale. Nous avons besoin de redéfinir la façon
dont nous construisons et répartissons la valeur.
L'épisode 39 dans son intégralité :
Risk, reset, recovery
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