Le développement cognitif
d’un enfant prend place à plusieurs échelles : à l’échelle des cellules, des
organes (comme le cerveau), du corps et de son environnement physique, mais
aussi au niveau de l’individu et de son environnement social ainsi qu’au niveau
de toute une population. Et tout cela entretient des relations complexes.
Depuis une dizaine d’années, on utilise des robots pour tenter de comprendre le
développement de l’enfant, parce que le corps et ses propriétés physiques
jouent un rôle dans le développement cognitif.
On comprend mal pourquoi on
marche avec deux jambes et nous sommes encore plus loin de comprendre comment
les enfants l’apprennent. Visiblement, marcher n’est pas calculer. La démarche
peu naturelle des robots humanoïdes le montre bien. Les apprentissages de
l’enfant se font progressivement et dans un ordre particulier. Mais pourquoi
les enfants veulent-ils apprendre à marcher sur leurs jambes ? Bien sûr,
l’environnement social est moteur, mais cela ne suffit pas. Force est de reconnaître
qu’en neurosciences, on ne sait pas encore grand-chose de la curiosité.
L’Inria s’intéresse à comment les robots apprennent. On se rend compte
alors que le comportement des robots s’organise en phases comportementales de
plus en plus complexes. Qu’elle est l’influence de la forme du corps dans
l’acquisition du langage ? Pour répondre à cette question, il fallait pouvoir
utiliser des robots dont on pouvait modifier facilement le corps. C’est tout
l’enjeu du projet Poppy, un robot humanoïde open source français “à construire
soi-même” à l’aide des techniques d’impression 3D.
On ne peut pas évoquer le « cerveau d'œuvre » sans rendre hommage à celui qui a introduit cette notion en France : Jean-Pierre Corniou (ex-DSI de Renault et ex-Président du Cigref) qui vient justement de publier « Le choc numérique ».