Extrait de l'épisode 37 (Septembre 2013)
Big fatras, Big blabla, Big fada ?
Source : « L'imbécillité de l'intelligence » par Michel Volle, le 20 juillet 2013
Tout observer, c'est ne rien
comprendre : un conducteur qui se laisserait distraire par les détails du
paysage serait dangereux. Le renseignement, que les Anglo-saxons appellent
« intelligence », s'appuie sur l'arbitrage entre l'observation et
l'interprétation. Collecter le maximum de faits ne sert à rien si l'on ne sait
pas les interpréter, et les compétences nécessaires pour l'analyse diffèrent de
celles qui servent à la collecte et au traitement des données.
L'excès de confiance envers
la puissance informatique s'accompagne d'un mépris envers le bon sens, alors
les mauvais professionnels chassent les bons et le délire s'installe. La
finance a été la proie d'une illusion analogue : alors que son art réside dans
l'arbitrage entre rendement et risque, la puissance qu'apporte l'informatique a
atténué la sensation du risque mais non le risque lui-même.
Cette situation se retrouve dans le renseignement. Supposons que vous
soyez chargé d'observer un pays du Moyen-Orient. Il faut que vous compreniez
les dialectes, que vous connaissiez son histoire et sa géographie, que vous
soyez au fait de sa situation politique, des personnalités les plus éminentes,
des mouvements d'idée et d'opinion qui plongent leurs racines dans le passé
comme dans l'actualité, … et les enseignements les plus précieux sont ceux qui
contredisent des a priori conceptuels. L'acquisition d'une telle culture
demande un travail assidu.
L'épisode 37 dans son intégralité :
Equilibrer les choses, peu ou prou
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