Paul Watzlawick, le chercheur
de l’école de Palo Alto, enferme des rats dans des cages. Au début, le rat
entend une cloche et récupère sa nourriture. Puis, le rat n'accède à la
nourriture que s'il arrive à sa gamelle plus de dix secondes après le tintement
de la cloche. S'il
va trop vite, il ne mange pas.
Un rat n’ayant aucune notion
de la mesure du temps, il remplit à sa façon les dix secondes : il saute,
tourne en rond, se gratte l’oreille. Bien que ses gestes répétitifs n'aient
aucun lien avec sa réussite, il considère cette petite séquence de mouvements
comme primordiale sans comprendre pourquoi. Les rats sont devenus
superstitieux.
Une étude effectuée à Audencia sur des étudiants en management révèle
certains traits de ressemblance entre les décideurs d'entreprise et ces
rongeurs de Palo Alto. Lors d’un jeu de simulation, le professeur introduit un
facteur X parmi les variables, en indiquant que son effet sur la performance
n'est pas prouvé. Nombre de managers en herbe l'intègrent à leur stratégie, et
les équipes les plus profitables s'accrochent à cette superstition pour
expliquer en partie leur réussite, comme le rat.