L’orientation et la stratégie
d’une entreprise dépendent fondamentalement de son système d’information et le
stratège ne s’en rend pas toujours bien compte. D’où l’opinion si répandue
parmi les DG selon laquelle l’informatique n’est qu’un « centre de coût ». Pour
le comprendre, rappelons que la place du système d’information dans
l’entreprise s’analyse à trois niveaux.
Le premier correspond à la
plate-forme informatique, sans laquelle l’entreprise ne pourrait pas
fonctionner et dont la qualité est donc déterminante.
Le deuxième correspond au
système d’information lui-même. Le langage que l’entreprise incorpore dans son
système d’information est d’ailleurs révélateur de ses priorités. Il n’y a pas
si longtemps, les banques n’identifiaient avec le RIB que des comptes et non
des clients, ... Si son socle sémantique n’est pas pertinent, le SI ne peut pas
contribuer à la création de valeur.
À un troisième niveau se
situe ce que l’on peut appeler « l’anthropologie de l’institution » :
l’organisation, l’économie, la sociologie, et même la philosophie.
La plupart des DSI ont du mal
à organiser une communication intelligente car ils sont accaparés par le
fonctionnement de la plate-forme technique. Pourtant, il faut que le DG
comprenne que l’informatique a modifié la nature des produits et que l’entreprise
ne vend plus la même chose qu’auparavant.
La mauvaise appréhension des technologies de l’information par les
dirigeants et par le monde universitaire est effectivement un problème.
Beaucoup d’étudiants dans les écoles d’ingénieurs n’ont jamais entendu parler
système d’information ! Certes, ils ont suivi des cours d’informatique, ils
connaissent la théorie du signal et maitrisent des dizaines d’équations :
voyant tout à travers le prisme des mathématiques, ils ne savent pas ce qui se
passe dans les entreprises.