La joie est une de nos six émotions fondamentales analysées par Darwin, au même titre que la colère, la peur, la tristesse, le dégoût et la surprise. C’est du stress positif qui fait contrepoids avec nos autres émotions négatives. La bonne humeur correspondrait ainsi à la joie a minima, tandis que l’euphorie voire l’exaltation en serait la manifestation paroxystique.
L’entreprise évolue dans une logique de rentabilité et d’efficacité. La joie traduit malgré tout une perte de contrôle. Aussi, quelqu’un de trop ouvertement heureux passera-t-il pour un dilettante ou un exalté. Sauf en de rares cas de détente collective, le bureau ne tolérera généralement qu’une joie a minima.
Pourtant, la joie procure trois avantages indéniables : elle stimule la créativité, elle favorise la prise de décision, elle pousse à davantage d’audace maîtrisée. La joie est également contagieuse. Une personne est en bonne santé psychique lorsque son rapport émotions positives/négatives est de l’ordre de 60/40. Quand les proportions s’inversent, elle devient soit anxieuse, soit dépressive.
Quoi de plus logique, pour assurer une saine rentabilité, que de veiller à une grande rigueur de gestion ? Ce faisant, on risque de perdre de vue que le succès repose avant tout sur la réussite d'un projet collectif... dont l'accomplissement dépend fortement de l'attitude de multiples parties prenantes. Générer l'enthousiasme est avant tout une question d'état d'esprit : il faut redonner la primauté à un projet d'entreprise.